La survenue des réactions allergiques dans la population mondiale est en constante augmentation et semble associée à une aggravation de la symptomatologie au cours du temps [1]. Le développement de systèmes de santé de qualité s’accompagne d’une moindre stimulation du système immunitaire des enfants ; cependant, les modes de vie évoluant, le nombre d’allergènes avec lesquels les individus entrent en contact ne cesse d’augmenter [2]. Leur rencontre avec le système immunitaire est ainsi davantage à même d’entraîner des réactions disproportionnées.
Les chirurgiens-dentistes seront également confrontés à la recrudescence des réactions d’hypersensibilité après la réalisation de soins, car la pratique de l’odontologie implique l’utilisation de très nombreux biomatériaux et de diverses substances pharmacologiques [3]. Comme cela a été détaillé précédemment dans BMC [4], ces manifestations allergiques, si elles ne relèvent pas de la réaction d’hypersensibilité (HS) de type I avec l’apparition rapide de signes cliniques, sont majoritairement des réactions d’HS retardées, qui surviennent plutôt dans une période de 24 à 72 heures après la mise en contact des allergènes avec la salive et les tissus du patient [3]. Elles peuvent également survenir plusieurs semaines ou plusieurs mois après la pose, compte tenu des délais de sensibilisation parfois longs. Elles se traduisent par exemple par l’apparition de dermatites péri orales, de sensations de brûlures dans la cavité buccale, de lésions lichénoïdes ou encore de chéilite, mais les formes sont très variables entre les individus [3].
Un des points essentiels de la prise en charge est alors d’identifier l’allergène responsable de la réaction du patient. Cela peut s’avérer particulièrement complexe car tout matériau ou l’un de ses composants est susceptible de provoquer une réaction d’hypersensibilité. Ainsi, pour les matériaux métalliques…